•
Arnaud, pouvez vous vous présenter brièvement
pour nos lecteurs ?
Je m'appelle Arnaud Dumouch, j'ai 41 ans, je suis
français. Et j'habite en Belgique où
j'ai émigré pour enseigner la théologie.
C'est possible d'en vivre, grâce au concordat.
Des cours de religions sont donnés partout
en Belgique, dans tous les niveaux et même en
universités, 2 heures par semaine. J'enseigne
dans un lycée catholique. J'ai enseigné
un peu dans le supérieur, mais je préfère
m'adresser à des plus jeunes car je crois que
cela porte plus de fruits finalement.
Je suis marié, père de deux enfants
de 5 et 7 ans.
• Vous vous présentez comme théologien,
mais quelles études avez vous fait ?
J'ai fait des études mais un peu spéciales
: j'ai été un peu partout. Tout simplement
parce qu'à l'heure actuelle, si on veut des
études de bon niveau, il faut voyager. On ne
peut se contenter des universités catholiques
françaises qui sont souvent dans un schéma
particulier, un peu exégétique, très
historique, très critique, mais qui ne font
plus vraiment de la théologie. Alors j'ai commencé
par faire de la philosophie auprès des frères
de Saint Jean pendant trois ans, puis deux ans de
théologie auprès d'eux. C'est le fondement
de toute ma formation. Je le dois au père Marie-Dominique
Philippe. Ensuite, j'ai fait une formation de théologie
spirituelle à l' école du Père
Marie-Eugène de l' Enfant Jésus («
Je
veux voir Dieu »). Et j'ai passé
parallèlement tous les diplômes à
l'université catholique de Strasbourg. C'est
un diplôme d'Etat français. J'ai un DEA
à l'université catholique de Toulouse.
Maintenant je suis en doctorat qui n'est pas encore
soutenu mais qui est écrit et qui reste à
soutenir.
• Et quel est le sujet de cette
thèse ?
Ma grande passion depuis toujours est l'eschatologie,
c'est-à-dire la théologie de l'espérance.
J'avais déjà commencé en maîtrise
en rédigeant la première partie de ce
projet de thèse qui concernait la « Vision
béatifique ». Un traité des fins
dernières doit être centré sur
la finalité ultime qui donne sens à
tout, à savoir voir Dieu face à face.
Ensuite, j'ai continué mon doctorat en écrivant
tout un Traité des fins dernières intégrant
d'importantes nouveautés théologiques.
(http://eschatologie.free.fr).
• Avant de revenir sur le fond de votre
travail, je voudrais que vous me parliez de votre
présence sur Internet car c'est souvent comme
cela qu'on vous découvre. Vos livres sont en
téléchargements gratuits sur le net,
et visiblement vous passez beaucoup de temps à
animer des forums. Pourquoi un tel investissement
on line ?
Ca vraiment c'est quelque chose que j'aimerais que
tout le monde sache : si certains désirent
faire un peu d'apostolat, tout en restant chez eux
bien au chaud dans leur maison (rire), c'est un formidable
terrain, mondial. Toute la francophonie est accessible.
Pour ce qui est des livres et de libre disposition,
j'en avais publié un, à travers un ami,
sur L'Eglise et les phénomènes paranormaux.
Mais je me suis aperçu qu'au bout de quelques
mois, un livre est mort : quelques exemplaires partent,
puis il disparaît. Alors comme le but n'était
pas du tout lucratif, mais une vocation, je me suis
dit : « pourquoi pas les publier sur Internet
». Je me suis rendu compte que c'était
vraiment le bon système. C'est téléchargé,
c'est lu, et cela reste vivant. Donc c'est vraiment
quelque chose que je conseille à ceux qui ont
une mission d'Eglise.
• Ne craignez vous pas que vous ne trouviez
pas d'éditeurs pour vos livres dans l'avenir
?
Oui absolument. Les éditions Téqui par
exemple m'avaient fait un contrat, mais quand j'ai
voulu rester sur Internet, et puis aussi pour d'autres
motifs liés au contenu de mes ouvrages, ils
y ont renoncé. Mais je crois que cela vaut
le coup. C'est d'ailleurs le pari qu'est en train
de faire Louis Garcia, un jeune éditeur qui
se lance, car il y croit.
Pour les traduction des oeuvres complètes de
saint Thomas d'Aquin (http://docteurangelique.free.fr),
j'ai établi le même procédé.
Et cette fois les éditeurs papiers viennent...
• Venons maintenant à vos ouvrages.
Vous abordez des sujets qui semblent très divers
: la fin des temps, le paranormal, les NDE (expériences
aux frontières de la mort), et avec des niveaux
très différents : du conte pour enfant
à la traduction de St Thomas d'Aquin (http://docteurangelique.free.fr).
Qu'est-ce qui fait l'unité de votre travail
?
Comment résumer cela ? Voilà, cela fait
à peu près 2000 ans que l'Eglise catholique
et les grands théologiens se posent la question
de la manière dont Dieu sauve les gens. Il
y a un certain nombre de vérités théologiques
qui sont affirmées par l'Eglise. Et les théologiens
essaient de les harmoniser. Par exemple, une chose
absolument certaine depuis le début, c'est
qu'on ne peut pas aller au paradis si on n'a pas la
charité en cette terre. Cela veut dire que
quand on est de l'autre côté si on n'aime
pas Dieu comme un ami c'est-à-dire dans un
amour d'amitié réciproque, présupposant
une connaissance de lui, eh bien on ne se mariera
jamais avec Lui, car la vie éternelle est bien
d'un mariage d'amour. C'est une vérité
que, déjà, saint Augustin enseignait
et que la foi de l'Eglise a toujours confirmé.
Mais la conséquence de cela c'est que saint
Augustin mettait en enfer énormément
de gens : les petits morts sans baptême comme
les petits enfants, mais aussi les païens ou
alors des gens qui étaient surpris en état
de péché mortel sans avoir le temps
de se confesser. En fait une intuition apparaît
depuis 1950 dans l'Eglise : « ce n'est pas possible,
Dieu ne peut pas être mort sur la croix et mettre
en enfer tant de gens, surtout les innocents, les
ignorants, les pauvres pécheurs. ». Mais
comment faire pour être à la fois complètement
fidèle au dogme catholique et expliquer le
salut de ceux qui meurent dans l'ignorance de Dieu
? Et il semble que la clef théologique est
tout à fait simple. C'est qu'il se passe des
évènements dans ce qu'on ne voit pas
de la vie terrestre, ce qui est notre 11ème
heure, à savoir à l'heure de la mort.
Vous vouliez la clef de cette nouvelle théologie.
Elle tient toute entière dans la phrase suivante
: Le Christ se montre à tous dans sa gloire,
non seulement à la fin du monde, mais à
l'heure de notre fin individuelle. On le voit comme
l'a vu saint Etienne, assis sur les nuées du
Ciel (les saints et les anges). Et à ce moment,
on l'aime tout entier ou on le rejette tout entier,
selon ce qu'on s'est fait durant notre vie. Après
vient notre fin.
• Vous pensez sûrement aux récits
des NDE décrites depuis 40 ans ? On y voit
paraître un être de Lumière, plein
d'amour et de vérité, et des proches
déjà décédés ?
En fait, ce n'est pas tellement là-dessus que
je me suis appuyé mais plutôt sur un
raisonnement théologique lié à
la foi catholique. Pour que mes pairs théologiens
l'acceptent, il me fallait démontrer à
partir de la totalité de la foi de l'Eglise
sur le salut, avec une théologie très
précise et rationnelle. Il fallait s'appuyer
en particulier sur ce dogme rappelé par Vatican
II (LG 22), à savoir qu'obligatoirement,
et c'est lié à son amour, Dieu propose
à tout homme la possibilité d'entrer
dans la charité, tôt ou tard (et donc
AVANT LA MORT, dit un autre dogme du Moyen-Âge).
Comme cela ne se passe pas avant, on le voit bien,
comme cela ne se passe pas après, cela se passe
donc nécessairement à la onzième
heure, à savoir à l'heure de la mort.
Voilà l'unité. A partir de cette clef
de voûte, je me suis aperçu que la totalité
de la théologie catholique, tous les dogmes,
y compris les plus surprenants comme la damnation
éternelle, deviennent simples, ils prennent
sens. Donc il n'y avait plus aucun problème.
• A travers cela vous revisitez le jugement
dernier, c'est bien cela qui est en jeu ?
Oui, le jugement dernier en particulier, et beaucoup
d'autre chose. En fait toute la théologie,
mais sans rien changer… rien n'est bouleversé,
tout est expliqué. La foi catholique, la Tradition
Sainte sont totalement gardées. L'une de mes
obsessions est d'être entièrement fidèle
à la foi catholique. C'est-à-dire que
pour moi, un dogme, c'est une vérité
proclamée par Dieu, une borne du vrai et du
faux donnée par l'Esprit Saint, de manière
absolument infaillible. Mais ce n'est pas plus. C'est
comme un poteau indicateur, il ne faut pas en faire
la totalité de la théologie mais plutôt
la voie par où passe la vérité.
Voyez un petit peu, cela pourrait ressembler à
ces dessins d'enfants : on ne voit que les points
et si les enfants tracent des trais entre les différentes
points en suivant bien leurs numéros, ils obtiennent
un magnifique dessin. Eh bien c'est ça le dogme.
Appliqué au jugement dernier, le dogme est
donc éclairé : Il se passe bien, selon
la foi, APRES la mort. Dieu peut décréter
pour toujours que certains sont réprouvés
et que d'autres seront au paradis après un
temps de purification parce que les morts ont choisi
en toute lucidité. L'apparition du Christ a
parfaitement révélé le Ciel et
ses conditions (l'humilité et l'amour) ; la
prédication lumineuse de Lucifer a parfaitement
manifesté l'autre choix, celle d'une liberté
totale mais solitaire, donc vaine. Cela supprime toute
ignorance. Le foyer de péché qui nous
marque ici disparaît ce qui supprime toute faiblesse.
Ainsi, lorsqu'un homme arrive dans l'au-delà
sans la charité, c'est qu'il n'a pas voulu
répondre à la proposition de réconciliation
et d'amitié du Christ. Cet homme, ce damné
est en quelque sorte celui qui a pu lui « cracher
au visage du Christ », lucidement, en disant
: « le mystère que tu me proposes, l'humilité
l'amour, c'est méprisable. » S'il
suit Lucifer qui apparaît aussi et lui propose
un paradis de liberté, d'autonomie et d'égoïsme,
alors effectivement le jugement du Christ prend sens.
Il ne met en enfer qu'un homme qui refuse les conditions
pour aller dans l'amour, cet homme est responsable
d'un péché contre l''Esprit (entièrement
lucide et volontaire).
Avant, avec St Thomas d'Aquin (que j'aime beaucoup
mais qui n'est pas comparable au Magistère
infaillible), on pouvait dire qu'un homme qui mourrait,
avec comme seul responsabilité de ne jamais
avoir été visité par un missionnaire
, était damné par le Christ. A l'époque,
on ne comprenait pas pourquoi et on expliquait :
« C'est la justice ! ». On ne voyait pas
qu'on se condamnait tous par cette phrase, en toute
justice...
• Pourtant vous intégrez dans
vos références des apparitions reconnues
par l'Eglise, je pense à Fatima, la Salette
par exemple. Et dans ces apparitions le langage utilisé
est celui d'un Dieu qui menace de punir quand même
? N'êtes vous pas loin de cette notion de punition
?
Je n'en suis pas loin du tout. Tout prend sens, y
compris la punition, dans cette Histoire sainte de
l'éducation de Dieu sur nous. Mais évidement
elle prend un autre sens, car dans cette grande perspective
on comprend que la vie terrestre est une première
étape du purgatoire. Il y en a d'autre à
l'heure de la mort, puis après la mort.
C'est assez simple à comprendre, la première
étape du purgatoire, consiste pour tous les
hommes sans exception (athées, païens
et même chrétiens) à apprendre
au minimum une chose, qui ne sauve pas mais dispose
au salut, à savoir devenir humbles. C'est vrai
que tout le monde n'a pas la révélation
de la foi, donc tout le monde ne comprend pas que
l'humilité doit aboutir à la charité,
à l'amour d'amitié pour Dieu et le prochain.
Mais la grande égalité, c'est que tout
le monde se demande ce qu'il fait sur terre, puis
que tout le monde meurt. La vie est ainsi faite que
dans le désespoir, sans savoir ce qu'on fait
sur terre, on meurt normalement sans trop d'orgueil.
A partir de là, on peut se dire que la souffrance,
comme le dit la Bible, peut être envoyée
par Dieu, non pas pour punir au sens bête du
terme, mais pour éduquer le coeur et faire
que les hommes soient disposés à l'apparition
du Christ à l'heure de la mort. Un homme humble,
comme le bon larron, il n'y a pas de raison qu'il
refuse l'amour.
• Il me semble que le point central
de votre "théologie" c'est l'importance
de l'humilité. Finalement, à vous lire,
la vie, l'histoire de l'univers, ce n'est qu'une école
d'humilité. Est-ce une théologie moderne
et est elle partagé généralement
dans l'enseignement de l'Eglise ?
En fait la place de l'humilité n'est pas centrale,
elle est juste fondamentale. Pour le comprendre, on
pourrait dire que l'édifice spirituel qui conduit
au salut est constitué d'abord d'une terre,
une bonne terre, labourée, préparée,
qui serait l'humus : l'humilité. Et cela ça
correspond à tout l'enseignement de l'Ancien
Testament, au baptême de Jean. Jean baptise
les gens en leur demandant d'être humbles, de
reconnaître leur péché. Jean n'est
pas le but, il est juste une disposition. Mais il
montre le Messie, le salut du doigt. Du coup on comprend
pourquoi Dieu bénit d'autres religions que
le christianisme bien qu'elles ne sauvent pas. Mais
elles DISPOSENT, PREPARENT le salut.
Parce que le salut lui-même, ce n'est pas cette
terre (l'humilité), mais c'est la plante qui
pousse dedans. Cette plante, l'arbre, c'est la charité.
La charité, c'est le commandement nouveau,
c'est la fleur de la grâce.
Et les fruits de la charité ce sont les vertus,
donc l'observation des commandements.
Donc c'est une théologie tout à fait
classique.
Qu'est-ce qui sort du coeur du Christ ? du sang (l'amour)
et de l'eau (l'humilité). Il semble que Dieu
ne veuille pas l'amour tout seul, mais l'amour dans
un coeur humble. Sainte Faustine est, à cet
égard, importante.
• Autre sujet, mais qui dans votre travail
ne fait qu'un avec le précédent, la
fin des temps : vous avez travaillé les textes
des grandes religions, les diverses révélations
quand elles sont reconnues, et vous en concluez qu'on
se rapproche de la fin, mais que ce n'est quand même
pas pour tout de suite ?
En fait le traité des fins dernières
a trois parties :
- Le destin individuel, c'est ce qu'on vient d'aborder
avec l'heure de notre mort.
- La fin des générations : on voit bien
que chaque génération, est morte au
bout de 100 ans. Le Christ l'annonce clairement quand
il dit que cette génération ne passera
pas que tout soit arrivée. C'est vrai, 50 ans
après la mort et la résurrection du
Christ, tout le monde de cette génération
avait connu le retour du Christ de la même façon
qu'à la fin du monde.
- La fin du monde, c'est le troisième sens
de l'eschatologie, on va voir ce que vivra la dernière
génération qui naîtra sur terre.
Tout cela est unifié par Jésus dans
les mêmes textes car c'est le même mystère.
C'est tout simplement la parousie du Christ à
la fin du monde, à l'heure de la mort ou à
la fin de chaque génération qui se réalise.
Pour le troisième sens, c'est-à-dire
la fin du monde, on ne peut jamais savoir sa date.
Par contre, pour vérifier si on risque de vivre
nous-mêmes la fin des fins universelle durant
notre vie, on peut répondre que Dieu a donné
une série de prophéties très
précises qui doivent se réaliser avant
la fin. Il y en a sur l'Eglise, sur le gouvernement
du monde, sur le dernier Antéchrist. Mais pour
répondre à votre question de la proximité
de l'heure, il est pratique de regarder celles qui
concernent le peuple juif. Elles sont au nombre de
7. Je peux parler de celles là particulièrement
parce que, et c'est très intéressant,
le peuple juif étant un peuple prophète,
les prophéties le concernant se réalisent
matériellement, historiquement. Par exemple,
quand Jésus dit « ce temple, il
n'en restera pas pierre sur pierre » cela se
réalise 40 ans après sa mort sous le
général romain Titus. Quand il dit :
« le peuple sera dispersé, Jérusalem
sera laissée vide », cela se réalise
en 135 après JC sous l'empereur Romain Adrien
à la deuxième révolte juive.
Quand il dit : « femmes de Jérusalem,
ne pleurez pas sur moi mais sur vous même et
vos enfants », il annonce tous les pogroms et
en particulier la Shoah. La quatrième prophétie
concerne le retour du peuple Juif dans sa terre (Luc
21, 24 : "Jérusalem sera foulée
par les païens jusqu'à ce que soit accompli
le temps des nations"). Ca s'est réalisé
en partie en 1948. De ces sept prophéties,
il en reste donc visiblement trois et demi qui ne
sont pas réalisées : la « demi
» première concerne justement Jérusalem,
qui doit devenir entièrement juive. Jean-Paul
II disait dans une catéchèse du mercredi,
s'appuyant sur Luc 21, 24, que cela se réaliserait
sans doute simultanément à l'évènement
suivant : lorsque le gouvernement national disparaîtrait
au profit d'un gouvernement mondial. Ce n'est pas
réalisé, donc la fin du monde n'est
pas pour demain.
Et quand ce sera fait, il en reste trois d'autres
: le temple de Jérusalem qui devra être
rebâti comme on le voit dans le deuxième
livre des Maccabées (chap 2), l'Arche d'alliance
doit être retrouvée (2 Mac 2). Il en
manquera une dernière, à savoir la conversion
du peuple juif au Christ. Ce dernier évènement,
annoncé par saint Paul (Romains 11, 15) est
confirmée par Jésus comme un grand évènement
qui précèdera son retour dans la pleine
lumière (Luc 13, 35) : "Vous ne me verrez
plus jusqu'à ce qu'arrive le jour où
vous direz: Béni soit celui qui vient au nom
du Seigneur. »
Donc rien qu'en regardant ces prophéties là
qui sont à attendre matériellement,
on sait que ce n'est pas pour maintenant. Cela se
réalisera lentement au cours des générations
de nos enfants mais on en a quand même pas mal
de réalisées. On approche ...
• Cette approche matérielle des
prophéties concernant le peuple juif est elle
partagée par d'autres théologiens ?
Oui, elle est constatée, par le peuple Juif
en premier, à partir de tout l'Ancien Testament
… et c'est même au delà de la théologie
catholique. Les musulmans eux-mêmes possèdent
certaines de ces prophéties. De fait, l'histoire
montre, par expérience, que tout ce qui arrive
à Israël, lui arrive dans sa chair. Et
notre foi nous dit que c'est pour « signifier
ce qui arrive dans la vie spirituelle, jusqu'au salut
éternel » (Saint Thomas, somme théol.,
traité de la Loi ancienne). St Paul dit qu'il
reste le peuple prophète.
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Mais j'aurais pu en aborder bien d'autres prophéties
pour montrer qu'il faut patienter : la fin des fins
n'est pas pour demain matin. Une des annonces les
plus importantes et les plus méconnue mais
qui fait maintenant parti de la foi catholique, c'est
la question de l'épreuve finale de l'Eglise.
L'Eglise doit imiter le Christ, elle ne doit pas devenir
puissante, le Christ ne reviendra pas quand le monde
entier sera catholique. Il reviendra quand l'Eglise
aura suivi le chemin du Christ, dans une kénose,
un nombre de fidèles de plus en plus petit
et une offrande finale de Pierre. C'est passé
dans le magistère pour la première fois
dans le catéchisme de l'Eglise catholique (art
675 - 676 & 677).
• Votre approche de l'Islam est aussi
très originale et ambitieuse. Habituellement
les positions des chrétiens vis-à-vis
de l'Islam sont soit l'anathème soit le respect
interrogatif, mais vous avez trouvé à
l'Islam une mission tout à fait particulière
dans l'histoire. Est-elle partagée par d'autres
théologiens ?
C'est assez peu connu chez les chrétiens. Et
c'est dommage, c'est important à notre époque
où se prépare visiblement une grande
guerre. Comment se fait-il qu'une religion comme cela,
qui fait plus d'un milliard de fidèles, existe
et partage la foi d'Abraham, comme le montre le Concile
Vatican II ? On se dit comme Gamaliel dans les Actes
des Apôtres que si ça ne venait pas de
Dieu, cela aurait dû mourir de lui-même.
Donc cette religion s'est développée,
contre le christianisme et les autres religions, par
les armes et la guerre. Quand on est face à
un phénomène comme cela, il faut toujours
regarder dans l'Ecriture Sainte si par hasard il n'existerait
pas une annonce prophétique. Or, on la trouve.
Quand on regarde Abraham, et les promesses que Dieu
lui a faite, on voit qu'il ne lui a pas promis une
descendance mais deux (Genèse 16, 11 et ss).
Et ce sont des prophéties d'une précision
si grande qu'on y reconnaît facilement l'Islam
et le Christianisme. Alors voilà quelques détails
: Abraham qui avait reçu la promesse d'une
descendance. Comme cela ne venait pas, prit l'initiative
d'aller faire un enfant avec sa servante, Agar, et
en eut un fils, Ismaël. Voyant qu'il était
né, la vraie épouse d'Abraham, chassa
la servante et l'enfant car elle se comportait mal.
Dieu apparut à la servante, et lui promit qu'il
ferait d'Ismaël une grande nation. Mais il ajouta
: « je n'en ferai pas mon alliance sainte, mais
je le bénirai, il aura un arc (ce sera un peuple
militaire), sa main sera contre tous, et tous seront
contre lui, il vivra dans les déserts, il s'imposera
à la femme de tes frères. » Si
le fils de la servante n'est pas un portrait de l'Islam,
on se demande ce que cela annonce ? Et après
cela, Dieu apparut à Abraham sous forme de
la Trinité (Genèse 18, 1) et annonça
la naissance d'Isaac. Quelle est la religion libre,
née de la femme libre et qui croit à
la Trinité ? N'est-ce pas le Christianisme
? De cette prophétie, on peut voir que l'islam
n'est pas voulu par Dieu directement mais a été
béni par Dieu après coup. Cette religion
a probablement été inventée par
Mohamed, mais bénie par Dieu qui en a fait
un instrument pour la sanctification du monde, une
sorte de fléau parfois, mais qui empêche
le monde de s'endormir sur son confort, son confort
post-chrétien.
Mais tout dans l'islam n'est pas d'initiative humaine.
On voit que certaines prophéties qui firent
pleurer Mohamed et qui concernent une dernière
grande guerre finale, ne sont pas de son style. Dieu
sanctifie aussi ses serviteurs, les musulmans, en
vue de leur salut. Et je crois pouvoir dire sans trop
m'avancer que notre génération va vivre
certains évènements eschatologiques
les concernant. Mohamed annonce une grande guerre,
perdue matériellement pour l'islam, et aboutissant
à la naissance d'un islam humble, royal au
sens spirituel du terme, béni de Dieu car modeste
comme aux temps de Médine. (http://eschatologie.free.fr/islam/0isindex.htm).
• Votre analyse reste centrée
sur le monde biblique. Qu'en est il des grandes civilisations
d'Orient dans cette vision eschatologique de l'histoire
? Est-ce que le bouddhisme, la Chine ou l'Inde pourraient
avoir, elles aussi, à l'instar de l'Islam,
des missions particulières dans le plan de
Dieu.
Il me semble que sur la terre, Dieu ne veut pas qu'il
y ait une seule religion pour le moment. Je ne dis
pas que toutes les religions se valent. Mais que visiblement,
comme à Babel, Dieu a divisé le monde
en à peu près 6 ou 7 grands courants
: le christianisme, l'islam, le bouddhisme, l'hindouisme,
l'animisme, et même l'athéisme. Tout
simplement, parce que toutes ont en commun, non pas
de sauver mais de disposer le coeur de l'homme au
salut. Elles ont en commun de dire que l'homme ne
doit pas être au centre du monde (sauf l'athéisme).
Et chacune de ces religions, comme les mages pour
la première venue du Messie, ont reçu
des signes qui leur annoncent sa deuxième Venue
dans la gloire. Une étude exhaustive devra
être faite. Voilà un sujet de thèse
pour un théologien du futur.
• Oui, je m'étonne que vous indiquiez
l'athéisme comme une religion prédisposant
à l'humilité ?
L'athéisme prédispose à l'humilité
par le fait qu'il laisse les coeurs assoiffés,
sans aucune espérance à l'heure de la
mort. On le voit avec la génération
mai 68. C'est une génération qui a crâné
dans sa jeunesse mais qui malheureusement va avoir
une vieillesse terrible, parce que sans prêtres,
sans croyance donc sans espérance ... Elle
sera rattrapée par Dieu à travers cette
croix. Si on comprend que le monde a été
vraiment bien organisé pour qu'au minimum on
en sorte humble, on voit partout son action : Mai
68 a semé. Il récoltera et Dieu fera
tout tourner pour le salut éternel du grand
nombre. En effet, à l'heure de la mort, qui
prêche ? C'est le Christ. Et vous verrez, après
cette grande souffrance spirituelle qui les attend,
leur coeur sera disposé. Ils seront surpris
de l'apparition d'un tel amour qu'ils n'attendaient
plus. Voilà ce que prépare Jésus
pour beaucoup d'entre eux : « Luc
7, 47 A cause de cela, je te le dis, ses péchés,
ses nombreux péchés, lui sont remis
parce qu'elle a montré beaucoup d'amour. Mais
celui à qui on remet peu montre peu d'amour.
»
Quand Jésus dit : « j'ai d'autres brebis
dans d'autres bergeries, il faut aussi que je les
amènes et il n'y aura plus qu'un seul troupeau
un seul pasteur. » ce n'est pas à attendre
sur la terre. Car si cela se réalisait, les
prêtres de la religion dominante se remettraient
à tuer, car l'orgueil humain est ainsi fait.
C'est à attendre à l'heure de la mort
et dans l'autre monde.
• Mais du coup, est-ce le diable à
l'origine de l'athéisme ?
L'athéisme est certainement l'oeuvre du diable.
Les forces du mal sont bien en jeu sur terre, mais
Dieu est plus intelligent que le diable. Et Il est
capable de se servir de ces choses là pour
en faire un bien. Par exemple, notre foi nous annonce
que vers la fin du monde viendra un dernier Antéchrist
qui sera plus que l'athéisme. Apparemment ce
sera le mystère de l'iniquité qui reviendra.
C'est-à-dire que le projet de Lucifer sera
de nouveau explicitement présenté au
monde comme il l'avait été à
Eve et Adam, à savoir un paradis, une vie éternelle
dans la liberté fière, et sans amour.
Si Dieu autorise une chose comme cela, c'est parce
qu'il veut obtenir du bien avec ce mal qui vient de
Lucifer. Ce bien, c'est que le faux dieu ne comble
pas le coeur de l'homme mais le met dans l'angoisse,
l'assoiffe du vrai Dieu qu'il ne connaît pas.
Et quand le vrai Christ apparaîtra, il balaiera
toutes cette fausse religion (2 Thess 2, 8) par le
souffle de sa Venue. Dieu va prouver à l'humanité
à quel point il l'aime, car le Christ reviendra
à un moment où personne ne l'attendra.
• Mais alors pourquoi Lucifer ne présente
pas tout de suite ce projet et se contente-t-il de
l'athéisme aujourd'hui ?
Ce qui le retient en fait en montré par saint
Paul dans ce texte (2 Théssaloniciens
2, 6) : « Et vous savez ce qui le retient maintenant,
de façon qu'il ne se révèle qu'à
son moment. » Ce qui le retient, ce sont évidement
la parole des grandes religions. Si Lucifer se présentait
comme Dieu maintenant, les grandes religions seraient
capables de le démasquer. Au contraire, s'il
paraît après un temps d'athéisme
où les religions seront affaiblies et les hommes
en grande soif de réponses, il lui sera plus
facile de présenter son projet.
• Sur le forum, j'ai remarqué
que vous suiviez l'actualité scientifique,
par exemple pour ce qui concerne la paléontologie.
Quels sont vos rapports avec la science ?
Avant de faire des études de théologies,
j'ai fait des études d'agronomie. Or il m'est
arrivé une anecdote, quand j'étais aux
« trois jours » du service militaire.
En discutant avec des officiers, je m'étais
aperçu qu'ils croyaient comme de manière
dogmatique à la macro-évolution, c'est-à-dire
l'apparition d'organes nouveaux comme l'oeil par les
simples lois du hasard. Et en faisant avec eux de
simples calculs de probabilité, en calculant
le nombre de chance qu'apparaisse un ADN construit,
j'avais constaté leur gêne... Il est
vrai que les chiffres sont aberrants. Ajoutez à
cela les lois de stabilité du monde minéral,
on se rend compte que la macro-évolution est
un vrai problème. Il est aussi possible, même
avec des milliers de milliards d'années pour
essayer, qu'apparaisse un ADN qu'un singe même
érudit, lançant en l'air des lettres
de l'alphabet, disposant pourtant de l'éternité,
produise l'Encyclopedia Universalis. C'est le même
genre de probabilités (http://vieethasard.free.fr).
• Toujours sur le forum, j'ai remarqué
qu'un certains nombre de thèmes reviennent
régulièrement des internautes : bien
sûr la fin des temps et la vie après
la mort suivant vos ouvrages, mais aussi beaucoup
de question sur l'origine de l'homme (paléontologie
et foi) , sur la nature de l'homme (la question de
l'âme), sur des évènements surnaturels.
Quels sont à votre avis les attentes, les principaux
questionnement de cette génération ?
Les attentes sont diverses, mais surtout elles sont
liées à un désir de grande qualité
spirituelle. La foi, l'espérance, la charité,
voici les attentes principales, en tout cas dans ce
forum là : http://docteurangelique.forumactif.com/ . Je constate que les catholiques sont un petit nombre,
de plus en plus restreint. Mais il y a un intense
renouveau qualitatif. Je vais vous surprendre mais
on dirait que depuis 40 ans, la pédagogie de
Dieu consiste à retirer son Esprit Saint du
monde Occidental. Son but est sans doute, comme dans
le livre d'Osée, d'assoiffer le coeur des gens.
Comme à certains moments de l'époque
de Jésus, les apôtres ne comprennent
pas et semblent pêcher en vain. Peut-être
que Dieu veut nous assoiffer, pour nous préparer
pour le moment où il voudra bien dire : «
Lance ton filet à droite de la barque. »
Si ce renouveau est intense, il est aussi marial.
Mais attention : on constate aussi qu'il y a beaucoup
de gens qui suivent n'importe quoi en matière
d'apparitions mariales. Il faut les encourager à
se centrer sur les apparitions reconnues par l'Eglise.
Par exemple, juste avant la mort de Jean-Paul II,
de multiples fausses apparitions, toutes unanimes,
laissaient entendre qu'après lui arriverait
un faux pape qui ne serait pas de Dieu. Ces gens là
connaissaient mal la théologie, car le pape
est protégé par Dieu jusqu'à
son sacrifice final. Là il faut remettre un
peu les choses carrées. Encore une fois, c'est
un champ important que le ministère épiscopal
devrait investir.
• Pourtant beaucoup d'apôtres
voient aujourd'hui des conversions importantes sur
le terrain, alors que les paroisses meurent.
Pour le moment et malgré cela, on dirait qu'en
fait est en train de se préparer une Eglise,
moins nombreuse en nombre, mais extrêmement
intérieure. Peut-être en préparation
à certaines épreuve, liés à
la kénose de l'Eglise. Vous savez, je le redis :
L'Eglise connaîtra un jour un samedi Saint.
Et il faudra bien que des fidèles vivent comme
Marie ce jour là, comprenant que ce n'est que
le silence qui précède le retour glorieux
du Christ.
En attendant, il est probable que nous allons voir
bientôt une étonnante Pentecôte
d'amour dans le monde.
• Quelles sont les apparitions actuelles
où récentes qui vous semblent le plus
mériter notre attention (sans pour autant préjuger
du jugement de l'Eglise) ?
D'abord toutes les apparitions reconnues. Et s'il
y a une apparition pas encore reconnue qui mérite
notre attention, c'est celle de Medjugorje. Parmi
les autres, certaines paraissent assez solides comme
San Damiano, mais je dirais qu'il ne faut pas s'y
fixer trop car, de toute manière, le message
essentiel est dit dans toutes les apparitions qui
ont été reconnues officiellement par
l'Eglise. A discerner soi-même, il y a un risque
important d'être détourné de la
foi. L'expérience montre que dans beaucoup
d'apparition d'apparence céleste, se cachent
des dards venimeux comme la méfiance vis-à-vis
du pape, l'attente d'une victoire politique de l'Eglise,
et des théories paranoïaques du complot.
• Vous êtes allé à
Medjugorje ?
J'y suis allé une fois, à titre privé.
Et j'ai beaucoup aimé.
• Avez vous des contacts particuliers
avec des mystiques ?
Non. Pour ce qui est le coeur de ma thèse,
il y a juste une sainte canonisée qui en parle
à savoir sainte Faustine. La sainte de la miséricorde,
a vue des apparitions du Christ à l'heure de
la mort. Elle a écrit un texte explicite :
« J'accompagne souvent des âmes à
l'heure de la mort ... » Puis elle décrit
tout : la venue du Christ, la venue du diable, la
possibilité de refuser le salut etc. (Journal
de soeur Faustine, édition Hovine 1985, p.
542).
Une deuxième personne, authentique mystique,
qui m'a beaucoup marqué est Marthe Robin. Je
ne l'ai pas connu personnellement. Elle disait que
l'heure de la mort pouvait durer plusieurs jours.
Pour l'eschatologie générale, la fin
du monde, la clef est venue du Père Marie-Dominique
Philippe, à travers une ou deux remarques qu'il
distillait de temps en temps dans ses cours sur la
future kénose de l'Eglise.
Plutôt que de m'appuyer sur les mystiques, je
préfère le Magistère de l'Eglise,
les saints canonisés, les textes disséminés
partout dans l'Ecriture Sainte. Je ne m'appuie même
pas sur les NDE. Même si comme Thomiste, je
les considère comme un signe fort que le Christ
apparaît vraiment, dans sa gloire physique,
à tout homme à l'heure de la mort.
• Autour du forum, il y a vraiment une
ambiance particulière, une qualité d'écoute
fraternelle même avec des non croyants ou d'autres
religions. Comment expliquez vous la différence
avec des espaces similaires qui sont plutôt
des lieux d'insultes qu'autre chose ?
Je pense qu'il faut vraiment aimer les autres, ne
pas chercher à les convaincre car il n'y a
pas urgence. Dieu sait ce qu'il fait. Il a le temps.
Cette patience vient justement du fait que j'ai une
confiance absolue que Dieu permet provisoirement cette
diversité dans le monde pour un grand bien.
Avant on se disait : « s'ils ne découvrent
pas la foi catholique maintenant, est-ce qu'ils ne
vont pas avoir un problème pour leur salut
? » Si on se dit que Dieu a le temps, alors
l'athée, l'humaniste sans Dieu du forum, s'il
n'a pas encore le salut, a la disposition au salut.
Au moment voulu, le Christ lui apparaîtra. S'il
refuse, ce sera sa liberté. Du coup on est
beaucoup plus en paix, on aime l'autre, on cherche
ce qu'il a de bon et ce qu'il peut nous apprendre
de bon. C'est vrai que ce n'est pas toujours facile,
et il y a certaines personnes que j'ai du bloquer
dans le forum, lorsqu'elles ne cherchent plus la vérité
et commençaient à insulter les autres.
• Et pour terminer, un sujet anecdotique
: pensez vous que les animaux aient une âme
et qu'on puisse les retrouver après la mort
?
Pour savoir ce qu'ils deviennent à leur mort,
en théologie catholique, il y a une grande
liberté. Une chose est cependant certaine :
la foi nous dit que jamais ils ne verront Dieu face
à face. En effet, ils n'ont pas une âme
spirituelle. Les animaux ont un psychisme mais pas
d'esprit. Jamais un animal ne désire voir Dieu
qui est Esprit.
Survivent-ils ? Ill y a deux écoles théologiques.
Saint Thomas d'Aquin disait qu'un animal est juste
de la matière agglomérée et qu'il
ira dans le néant. Au contraire, la grande
école franciscaine s'appuie sur le texte «
tu sauves Seigneur l'homme et les bêtes ».
Et je suis convaincu, bien que thomiste, que c'est
celle-ci qui a raison. D'abord pour une raison philosophique,
c'est qu'en observant les Near Death Experiences,
on s'aperçoit que les humains morts n'emmènent
pas que leur esprit de l'autre côté mais
aussi leur sensibilité : ils voient, ils entendent,
ils se souviennent. Ceci, St Thomas n'y croyait pas
du tout. Mais saint Augustin, ayant entendu parlé
de ces expériences, l'enseigne plusieurs fois.
Il y a donc une sorte de corps double qui survit à
la mort, un corps psychique qui subsiste avant la
résurrection de notre chair. Or les animaux
ont un psychisme donc eux aussi ils survivent à
leur mort. On se dit mais où vont ils ? Eh
bien simplement, dira la théologie des franciscains,
ils sont récompensés aux niveaux qu'ils
désirent : Puisqu'ils ont souffert pour nous
dans leur sensibilité et leur chair, ils sont
récompensés d'abord sensiblement par
un bonheur sensible, avant de ressusciter dans leur
chair. C'est typique de Dieu. C'est que de l'autre
côté, nous sommes accueillis dans un
vrai monde sensible. Eux y vivent et le décorent
de leur beauté et de leur vie. Et leur grande
joie sera de voir les élus, de voir le corps
du Christ un peu comme en Eden. Donc on peut même
dire que seront réalisés au sens littéral
les textes de la bible qui disent que les animaux
vivront ensemble en paix avec nous.
Encore une chose : si c'est vrai, si tous les animaux
ayant vécu sur terre depuis le début
de la vie sont tous là, il vous reste à
vous représenter la taille immense de l'autre
monde préparé par Dieu pour notre éternité
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